Я все думала, неужели одна я заметила, что не было разбора ковидных полетов? Понятно, что простым людям, писавшим по "так называемую швабоду" элементарно стыдно и у них реал-но травматическое забывание. Но люди непростые, но социологи?
Вот статья со словом "молчание" в заголовке. Хоть что-то.
https://www.monde-diplomatique.fr/2025/03/BOULAKIA/68...
L’enfermement du printemps 2020 constitue l’une des expériences humaines les plus marquantes et les
moins débattues de ces dernières années. Face au virus, nombre d’États ont refusé d’instaurer la réclusion
stricte imposée aux Italiens ou aux Espagnols, sans pour autant que la mortalité augmente. En France,
l’état d’exception sanitaire et son respect interrogent : pourquoi et comment a-t-on obéi ?
cinquante-cinq jours, du 17 mars au 10 mai 2020, la liberté de déplacement
fut suspendue en France. Pour freiner la propagation d’une pandémie qui menaçait
de déborder les capacités hospitalières, le gouvernement ordonna l’enfermement de
la population : à l’exception de certains travailleurs, chacun devait, sous peine
d’amende et jusqu’à nouvel ordre, rester chez soi. Seul le remplissage d’une
attestation permettait de déroger, sous conditions strictes, à l’interdiction de sortie. Des milliers
d’arrêtés — préfectoraux, municipaux — renchérirent sur les règles nationales par l’instauration
de couvre-feux ou de limitations locales d’achats et, presque partout, par une fermeture
administrative d’espaces naturels (parcs urbains mais aussi forêts, massifs, rives et plages).
L’urgence sanitaire justifia également le déploiement dans l’ensemble des départements
métropolitains de moyens de surveillance et de répression inédits. Un amendement au projet de
loi d’urgence Covid-19, voté le 19 mars 2020, autorisa les policiers municipaux et les gardes
champêtres à verbaliser eux-mêmes pour non-respect des règles de sortie. Au terme de
l’expérience, l’ensemble des forces de l’ordre avaient réalisé pas moins de 21 millions de
contrôles et verbalisé 1,1 million de personnes.
La parenthèse s’est refermée, cinq années ont passé sans que le moindre débat national
interroge ce qui s’est joué dans ce choix d’un confinement dur. Par contraste, la gestion
gouvernementale de la même pandémie, notamment la question des atteintes aux libertés
publiques, nourrit une controverse fiévreuse en Allemagne, alors même que les interdits y furent
bien moins marqués qu’en France.À Paris, les deux rapports parlementaires — nos 3053 et
3633 — qui évaluent dès 2020 la gestion de la crise sanitaire ne mentionnent pas l’attestation
dérogatoire de sortie et ne discutent pas non plus le bien-fondé du bouclage des espaces naturels.
À leur suite, les conclusions du rapport de la mission indépendante nationale sur l’évaluation de
la gestion de la crise Covid-19 — aussi précieux que passé inaperçu — restent tout aussi discrètes
sur le volet régalien de la crise (1). Le sujet n’émeut guère les instances qui structurent
d’ordinaire le débat public. Bien sûr, pendant le confinement, des articles mentionnent les
contrôles ou les amendes, mais leur addition ne débouche sur aucun examen systématique, après
coup au moins, de l’état d’exception sanitaire. On observe par ailleurs une quasi-absence de
tribunes ou de pétitions portant sur l’approche policière de la crise, ses conséquences en matière
de limitation des libertés publiques. Et le constat reste identique si l’on se tourne vers les
milliers de notes que les partis politiques, syndicats, cercles de réflexion et fondations ont
consacrées à la pandémie.
Restrictions de sorties et surveillance
Pour la population, la bascule vers un régime d’exception fut pourtant l’une des manifestations
les plus concrètes de la politique sanitaire. L’isolement et la suspension des groupes amicaux,
des collectifs professionnels et des corps intermédiaires ont instauré un face-à-face inégal entre
chaque individu et l’État. Face à l’assignation à résidence, aux contrôles tatillons des filets à
provisions, aux aberrations bureaucratico-policières, l’absence de protestation représente un fait
remarquable — mais pas forcément surprenant.
Le grand enfermement du printemps 2020 constitue une expérience d’obéissance de masse
inédite : un exercice de la contrainte tel que les Français n’en avaient sans doute plus connu, en
régime libéral et à une telle échelle, depuis la mobilisation générale d’août 1914. L’épisode
soulève des questions habituellement laissées aux exégètes de la philosophie politique : à quelles
conditions accepte-t-on de se soumettre aux autorités ? Pourquoi une partie de la population,
souvent urbaine et diplômée, d’ordinaire critique de la répression policière et sensible aux
accrocs faits à l’État de droit, a-t-elle cette fois consenti à sa suspension ?
Espaces naturels interdits
Une première explication tient à l’alignement presque total de la « société civile » et des
pouvoirs publics sur les décisions du gouvernement. Suivant le modèle classique des situations
de crise qui imposent le dépassement des clivages dans une union sacrée temporaire (« c’est trop
grave pour discuter », « ce n’est pas le moment »), élus, représentants associatifs ou syndicaux et
médias ont appuyé et relayé les mesures prises ou se sont tus. Après coup, la plupart des édiles
n’ont pas eu envie de discuter leurs choix ou leur silence, particulièrement quand il s’agissait de
débattre de la légitimité ou de la proportionnalité de certaines mesures, comme celle consistant
à interdire complètement l’accès aux espaces naturels, y compris pour des promenades
individuelles.
Un deuxième argument renvoie à une attitude spécifique observée au printemps 2020 : la
désapprobation dans l’obéissance. L’enquête « La vie en confinement », réalisée sur le moment,
permet de reconstituer des lignes de conduite collectives face aux contraintes de la réclusion (2).
Les seize mille enquêtés devaient renseigner les réponses à cinq questions traitant de leur
attitude au regard des obligations soumises à sanction (rédaction de l’attestation, déplacement
dans un rayon d’un kilomètre et pendant une heure, etc.), à cinq autres sur leur conduite vis-àvis
des recommandations sanitaires (se laver les mains, respecter la distanciation d’un mètre,
porter un masque, etc.), à cinq dernières enfin sur leur comportement politique au cours de la
période (applaudir les soignants à la fenêtre, huer le gouvernement, s’intéresser à la pandémie,
etc.).
Un traitement statistique permet d’identifier six groupes à la fois exclusifs les uns des autres et
le plus homogènes possible en interne : les « claustrés », qui ont choisi de ne pas profiter des
sorties pour s’aérer (21 % de la population) ; les « exemplaires », qui respectent règles et
recommandations (22 %) ; les « légalistes », qui, se plient aux premières mais pas aux secondes
(25 %) ; les « insouciants », qui, comme leur nom veut l’indiquer, obéissent plus ou moins selon
l’humeur (14 %) ; enfin les « protestataires » (7 %) et les « réfractaires » (11 %), sur lesquels nous
allons nous attarder.
Si les gens acceptent majoritairement les règles, une partie d’entre eux les contestent : les
réfractaires, les protestataires et une part des insouciants. Mais ils expriment leur désaccord
d’une manière très différente. Eu égard au silence sur la part régalienne du confinement, le
groupe des protestataires intrigue. Cet ensemble compte en effet plus de deux tiers de diplômés
du supérieur (69 %, proportion la plus élevée de tous les groupes). Ses membres exercent
fréquemment une activité professionnelle dans les domaines intellectuels et culturels, déclarent
davantage que les
autres avoir récemment manifesté, pétitionné, assisté à un débat ou fait grève, et
s’autopositionnent à gauche ou très à gauche sur l’axe politique. Avec les claustrés, ils décrivent
plus que la moyenne des conditions de confinement difficiles (bruit, exiguïté, conflits de
voisinage) et des émotions négatives (tristesse, stress, fatigue).
S’ils rejettent les règles de sortie, leur opposition ne passe pas par la désobéissance. Alors qu’ils
huent et casserolent le gouvernement à la fenêtre, ou qu’ils installent une banderole à leur
balcon, leurs sorties respectent strictement les interdits. Ils quittent leur domicile munis de leur
attestation (souvent manuscrite, marque de défiance autant que de distinction), rusent peu avec
l’horodatage (13 %), encore moins avec le rayon d’un kilomètre (6 %) ou avec le nombre de
sorties par jour (8 %). Et ces confinés conformes se distinguent par leur propension plus élevée
que la moyenne à adopter les recommandations sanitaires (distanciation, masque, désinfection).
À cet égard, tout les sépare des réfractaires, groupe moins politisé, beaucoup plus à droite et
surtout moins diplômé, dont les membres revendiquent une désobéissance frontale, trichent et
contournent les règles (3).
Ainsi, la population la plus habituée à protester contre la répression policière, tant sur le
moment qu’après coup, même sous la forme banale de pétition ou de tribune, a plutôt choisi une
forme d’« opposition obéissante ». Leur conformisme vis-à-vis des règles comme des
recommandations semble conduire les protestataires à détourner les yeux puis à tourner la page
des restrictions de libertés publiques.
Le dernier argument, de portée plus générale, renvoie à l’universalité des mesures prises pour
imposer l’interdiction de sortie, plus marquée en France qu’ailleurs en Europe. Sur le papier, les
règles valaient pour tous, sans distinction d’âge, de genre, de lieu de vie, de revenus ou de
religion. Elles s’appliquaient dans l’ensemble des départements, quel qu’ait pu être le niveau
local de circulation du virus ou leur gradient d’urbanité. Cette égalité fut à la fois imposée par
les autorités (sous la forme d’interdits objectivables via l’attestation et sanctionnables),
revendiquée par les confinés (« si tout le monde est logé à la même enseigne, alors d’accord »),
mais encore « surveillée » par beaucoup d’entre eux prompts à dénoncer les contrevenants ou à
poster des tweets rageurs contre les joggeurs de circonstance. Une énergie considérable fut ainsi
Le confinement, de l’obéissance au silence,
Вот статья со словом "молчание" в заголовке. Хоть что-то.
https://www.monde-diplomatique.fr/2025/03/BOULAKIA/68...
L’enfermement du printemps 2020 constitue l’une des expériences humaines les plus marquantes et les
moins débattues de ces dernières années. Face au virus, nombre d’États ont refusé d’instaurer la réclusion
stricte imposée aux Italiens ou aux Espagnols, sans pour autant que la mortalité augmente. En France,
l’état d’exception sanitaire et son respect interrogent : pourquoi et comment a-t-on obéi ?
cinquante-cinq jours, du 17 mars au 10 mai 2020, la liberté de déplacement
fut suspendue en France. Pour freiner la propagation d’une pandémie qui menaçait
de déborder les capacités hospitalières, le gouvernement ordonna l’enfermement de
la population : à l’exception de certains travailleurs, chacun devait, sous peine
d’amende et jusqu’à nouvel ordre, rester chez soi. Seul le remplissage d’une
attestation permettait de déroger, sous conditions strictes, à l’interdiction de sortie. Des milliers
d’arrêtés — préfectoraux, municipaux — renchérirent sur les règles nationales par l’instauration
de couvre-feux ou de limitations locales d’achats et, presque partout, par une fermeture
administrative d’espaces naturels (parcs urbains mais aussi forêts, massifs, rives et plages).
L’urgence sanitaire justifia également le déploiement dans l’ensemble des départements
métropolitains de moyens de surveillance et de répression inédits. Un amendement au projet de
loi d’urgence Covid-19, voté le 19 mars 2020, autorisa les policiers municipaux et les gardes
champêtres à verbaliser eux-mêmes pour non-respect des règles de sortie. Au terme de
l’expérience, l’ensemble des forces de l’ordre avaient réalisé pas moins de 21 millions de
contrôles et verbalisé 1,1 million de personnes.
La parenthèse s’est refermée, cinq années ont passé sans que le moindre débat national
interroge ce qui s’est joué dans ce choix d’un confinement dur. Par contraste, la gestion
gouvernementale de la même pandémie, notamment la question des atteintes aux libertés
publiques, nourrit une controverse fiévreuse en Allemagne, alors même que les interdits y furent
bien moins marqués qu’en France.À Paris, les deux rapports parlementaires — nos 3053 et
3633 — qui évaluent dès 2020 la gestion de la crise sanitaire ne mentionnent pas l’attestation
dérogatoire de sortie et ne discutent pas non plus le bien-fondé du bouclage des espaces naturels.
À leur suite, les conclusions du rapport de la mission indépendante nationale sur l’évaluation de
la gestion de la crise Covid-19 — aussi précieux que passé inaperçu — restent tout aussi discrètes
sur le volet régalien de la crise (1). Le sujet n’émeut guère les instances qui structurent
d’ordinaire le débat public. Bien sûr, pendant le confinement, des articles mentionnent les
contrôles ou les amendes, mais leur addition ne débouche sur aucun examen systématique, après
coup au moins, de l’état d’exception sanitaire. On observe par ailleurs une quasi-absence de
tribunes ou de pétitions portant sur l’approche policière de la crise, ses conséquences en matière
de limitation des libertés publiques. Et le constat reste identique si l’on se tourne vers les
milliers de notes que les partis politiques, syndicats, cercles de réflexion et fondations ont
consacrées à la pandémie.
Restrictions de sorties et surveillance
Pour la population, la bascule vers un régime d’exception fut pourtant l’une des manifestations
les plus concrètes de la politique sanitaire. L’isolement et la suspension des groupes amicaux,
des collectifs professionnels et des corps intermédiaires ont instauré un face-à-face inégal entre
chaque individu et l’État. Face à l’assignation à résidence, aux contrôles tatillons des filets à
provisions, aux aberrations bureaucratico-policières, l’absence de protestation représente un fait
remarquable — mais pas forcément surprenant.
Le grand enfermement du printemps 2020 constitue une expérience d’obéissance de masse
inédite : un exercice de la contrainte tel que les Français n’en avaient sans doute plus connu, en
régime libéral et à une telle échelle, depuis la mobilisation générale d’août 1914. L’épisode
soulève des questions habituellement laissées aux exégètes de la philosophie politique : à quelles
conditions accepte-t-on de se soumettre aux autorités ? Pourquoi une partie de la population,
souvent urbaine et diplômée, d’ordinaire critique de la répression policière et sensible aux
accrocs faits à l’État de droit, a-t-elle cette fois consenti à sa suspension ?
Espaces naturels interdits
Une première explication tient à l’alignement presque total de la « société civile » et des
pouvoirs publics sur les décisions du gouvernement. Suivant le modèle classique des situations
de crise qui imposent le dépassement des clivages dans une union sacrée temporaire (« c’est trop
grave pour discuter », « ce n’est pas le moment »), élus, représentants associatifs ou syndicaux et
médias ont appuyé et relayé les mesures prises ou se sont tus. Après coup, la plupart des édiles
n’ont pas eu envie de discuter leurs choix ou leur silence, particulièrement quand il s’agissait de
débattre de la légitimité ou de la proportionnalité de certaines mesures, comme celle consistant
à interdire complètement l’accès aux espaces naturels, y compris pour des promenades
individuelles.
Un deuxième argument renvoie à une attitude spécifique observée au printemps 2020 : la
désapprobation dans l’obéissance. L’enquête « La vie en confinement », réalisée sur le moment,
permet de reconstituer des lignes de conduite collectives face aux contraintes de la réclusion (2).
Les seize mille enquêtés devaient renseigner les réponses à cinq questions traitant de leur
attitude au regard des obligations soumises à sanction (rédaction de l’attestation, déplacement
dans un rayon d’un kilomètre et pendant une heure, etc.), à cinq autres sur leur conduite vis-àvis
des recommandations sanitaires (se laver les mains, respecter la distanciation d’un mètre,
porter un masque, etc.), à cinq dernières enfin sur leur comportement politique au cours de la
période (applaudir les soignants à la fenêtre, huer le gouvernement, s’intéresser à la pandémie,
etc.).
Un traitement statistique permet d’identifier six groupes à la fois exclusifs les uns des autres et
le plus homogènes possible en interne : les « claustrés », qui ont choisi de ne pas profiter des
sorties pour s’aérer (21 % de la population) ; les « exemplaires », qui respectent règles et
recommandations (22 %) ; les « légalistes », qui, se plient aux premières mais pas aux secondes
(25 %) ; les « insouciants », qui, comme leur nom veut l’indiquer, obéissent plus ou moins selon
l’humeur (14 %) ; enfin les « protestataires » (7 %) et les « réfractaires » (11 %), sur lesquels nous
allons nous attarder.
Si les gens acceptent majoritairement les règles, une partie d’entre eux les contestent : les
réfractaires, les protestataires et une part des insouciants. Mais ils expriment leur désaccord
d’une manière très différente. Eu égard au silence sur la part régalienne du confinement, le
groupe des protestataires intrigue. Cet ensemble compte en effet plus de deux tiers de diplômés
du supérieur (69 %, proportion la plus élevée de tous les groupes). Ses membres exercent
fréquemment une activité professionnelle dans les domaines intellectuels et culturels, déclarent
davantage que les
autres avoir récemment manifesté, pétitionné, assisté à un débat ou fait grève, et
s’autopositionnent à gauche ou très à gauche sur l’axe politique. Avec les claustrés, ils décrivent
plus que la moyenne des conditions de confinement difficiles (bruit, exiguïté, conflits de
voisinage) et des émotions négatives (tristesse, stress, fatigue).
S’ils rejettent les règles de sortie, leur opposition ne passe pas par la désobéissance. Alors qu’ils
huent et casserolent le gouvernement à la fenêtre, ou qu’ils installent une banderole à leur
balcon, leurs sorties respectent strictement les interdits. Ils quittent leur domicile munis de leur
attestation (souvent manuscrite, marque de défiance autant que de distinction), rusent peu avec
l’horodatage (13 %), encore moins avec le rayon d’un kilomètre (6 %) ou avec le nombre de
sorties par jour (8 %). Et ces confinés conformes se distinguent par leur propension plus élevée
que la moyenne à adopter les recommandations sanitaires (distanciation, masque, désinfection).
À cet égard, tout les sépare des réfractaires, groupe moins politisé, beaucoup plus à droite et
surtout moins diplômé, dont les membres revendiquent une désobéissance frontale, trichent et
contournent les règles (3).
Ainsi, la population la plus habituée à protester contre la répression policière, tant sur le
moment qu’après coup, même sous la forme banale de pétition ou de tribune, a plutôt choisi une
forme d’« opposition obéissante ». Leur conformisme vis-à-vis des règles comme des
recommandations semble conduire les protestataires à détourner les yeux puis à tourner la page
des restrictions de libertés publiques.
Le dernier argument, de portée plus générale, renvoie à l’universalité des mesures prises pour
imposer l’interdiction de sortie, plus marquée en France qu’ailleurs en Europe. Sur le papier, les
règles valaient pour tous, sans distinction d’âge, de genre, de lieu de vie, de revenus ou de
religion. Elles s’appliquaient dans l’ensemble des départements, quel qu’ait pu être le niveau
local de circulation du virus ou leur gradient d’urbanité. Cette égalité fut à la fois imposée par
les autorités (sous la forme d’interdits objectivables via l’attestation et sanctionnables),
revendiquée par les confinés (« si tout le monde est logé à la même enseigne, alors d’accord »),
mais encore « surveillée » par beaucoup d’entre eux prompts à dénoncer les contrevenants ou à
poster des tweets rageurs contre les joggeurs de circonstance. Une énergie considérable fut ainsi
Le confinement, de l’obéissance au silence,